The Legend of Fënhryr
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

The Legend of Fënhryr

Forum de Heroic Fantasy ouvert à tous : Incarnez l'une des huit races proposées, et voyagez à travers un monde plein de mystères ...
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

 

 Carmilla van Halen ~ [En cours]

Aller en bas 
AuteurMessage
Carmilla van Halen
Admin
Carmilla van Halen


Messages : 14
Date d'inscription : 10/10/2009

Carmilla van Halen ~ [En cours] Empty
MessageSujet: Carmilla van Halen ~ [En cours]   Carmilla van Halen ~ [En cours] Icon_minitimeMer 5 Mai - 17:09

{Présentation}


Carmilla van Halen ~ [En cours] C03

~ Votre personage :


  • Nom : Van Halen
  • Prénom : Carmilla
  • Nom réel : Les démons ont une fâcheuse tendance à garder leur nom secret. Celui de Carmilla est en l'occurence 'Ripgall Fiendhowl'. Elle veille scrupuleusement sur son identité, et est actuellement la seule à connaître la signification de ce nom.
  • Surnom : La Sylphide Flamboyante
  • Âge : Cinq-cents ans, mais elle passe pour en avoir une petite trentaine.
  • Sexe : Féminin
  • Race : Démon (Succube)
  • Clan : Erudits
  • Rang : Mage

~ Devant le miroir :

  • Description physique :« La première fois que je la vis, ce fut sa beauté qui me frappa et me prit en traître, violemment, avec une brutalité animale. Je m'en souviens d'une façon étonnamment claire ; elle était négligemment adossée contre un muret de pierres vétustes, et, le regard porté au loin, dans une attitude solenelle et très digne, elle observait la mer en silence. Les boucles voluptueuses de sa chevelure d'un noir d'encre, infiniment longue, dansaient et s'enroulaient au gré d'une bise sifflante. Les deux grands yeux en forme d'amandes, tantôt d'ambre à la lumière, tantôt vert d'eau à l'obscurité, parfois rouge écarlate dans ses jours de colère, étaient surmontés de deux paupières pâles et plissées, voilés d'un rideau de cils sombres et bien rangés. Les sourcils d'une extrême finesse ombraient un regard déjà mystérieux, un regard qui semblait baigné d'une tendre indifférence, mais qui, pourtant, brillait d'une profonde humanité. Les ailes du nez, bien droites, merveilleusement dessinées, se prolongeaient adroitement jusqu'à des narines délicates qui parfois frétillaient d'une émotion nerveuse, futile. La bouche, ronde, charnue, avait une teinte carmin, vive et châtoyante, et les deux lèvres semblaient deux pétales de rose trémière venant tout juste d'éclore, et ces lèvres dévoilaient, lors d'instants très brefs, une dentition d'une blancheur éclatante. Les pommettes roses et saillantes se creusaient de petites fossettes, crevasses de la joie, les rares, très rares fois où il lui arrivait de sourire. Décidément, ce visage paraissait l'oeuvre d'un peintre paysagiste ; tous les traits m'apparaissaient harmonieux, sublimes, divins, d'une touchante perfection. Et pour parachever l'oeuvre d'art qu'était ce visage à la beauté sculpturale, la peau revêtait une couleur blanche immaculée, étincelante, presque translucide. Lorsque le soleil venait doucement la caresser, elle fermait docilement les yeux, transportée de bien-être, et je voyais courir sur ce visage apaisé des milliers de minuscules poussières de lumière, qui, soudainement, prenaient vie.

    En outre, au-delà de cette face que personne ne saurait oublier, la belle possédait également un corps à mourir d'envie, à se consumer de désir. La silhouette semblait taillée dans le marbre tant elle paraissait venir d'un songe. Très mince, toute en courbes, ses épaules frêles et osseuses dégageaient une certaine fragilité, tout comme sa poitrine menue, délicatement ronde. La taille était marquée presque avec violence, une taille brisée, constituée de lignes droites, pleine d'élégance, de grâce et de caractère. S'ensuivaient des hanches délicieusement arrondies, puis des jambes fuselées, longues à l'absolu, dont la beauté brute était renforcée par le galbe artistique des mollets, la fermeté des cuisses, la finesse des chevilles. Plutôt grande, imposante, elle devait mesurer aux alentours des un mètre quatre-vingts, et j'avais rarement vu une femme se dresser aussi haut et aussi humblement que celle-ci. Elle semblait à même de toucher la voûte céleste de la pointe de sa chevelure d'ébène. Cette physionomie douce dégageait pourtant une vitalité transcendante ; non seulement la jeune femme était mince, mais son corps était également musclé, souple, agile, traduisant clairement une existence saine, ainsi qu'une vie abondante. Bien évidemment, la même peau pâle et laiteuse se faisait entrevoir, et j'avais une sorte de désir perpétuel à vouloir me plonger dans ce lac d'écume blanc, qui demeurait à mes yeux un mystère omniprésent imprégné d'une beauté presque irréelle.

    Un autre détail que je ne sus ignorer était sa façon très personnelle de se vêtir, absolument charmante, envoûtante. Elle maniait habilement l'art de la séduction, et savait parfaitement quoi dévoiler et la manière subtile dont elle devait le dévoiler. Ainsi, elle portait souvent des robes sophistiquées, en détails et en fioritures diverses, parfois longues, parfois plus échancrées, sombres ou colorées, elle s'amusait avec les diktats de la mode de l'époque. Cependant, jamais elle ne s'osait à s'affubler de tenues extravagantes ou jugées trop provocantes, bien au contraire, elle appréciait davantage le fait de conserver une énigmatique sensualité, laissant ainsi deviner ce corps sublime camouflé quelque part sous de nombreuses couches de tissus précieux. Le jour où je l'ai rencontrée, elle était vêtue d'une longue robe Renaissance d'un noir profond qui lui seyait à merveille, aux longues et larges manches doublées, et au décolleté gracieusement évocateur. Quelques fronces çà et là créaient un effet de relief sur sa silhouette superbement sculptée, et des lacets ainsi que des broderies de fil d'or venaient parachever cette oeuvre d'art. Cette robe évasée flottait délicatement sous la brise glaciale, laissant parfois entrevoir sous les mèches de la chevelure de jais l'esquisse ronde d'une épaule nue. Comme pour se protéger du froid dévastateur, elle s'était entourée d'un coquet châle de soie rouge plissé qui semblait venir tout droit de lointains pays d'Orient, et, afin de conserver son teint de porcelaine si caractérisque, elle soutenait bien au-dessus de son corps frêle une ombrelle de fine dentelle blanche. Cette vision me parut hypnotique, utopique même. Son aura, à la fois puissante et pleine de fragilité, me charma dès le départ. Il émanait d'elle une émotion troublante, vibrante, et je ne parvenais à trouver les mots pour décrire la ribambelle de sentiments qui me traversa à l'instant même où j'entraperçus son regard brillant. Quand, enfin, je me décidai à m'approcher de cette créature céleste, un parfum capiteux de miel et de fleurs des champs m'envahit. Oui, elle était divine, pas de doute là-dessus. J'en tombai immédiatement amoureux. Après tout, qui n'aurait pas été charmé, désarmé devant cette femme débordante de beauté ? »




~ Reflets de l'âme :

  • Caractère :
    « On dit de la première impression qu'elle est souvent la bonne. Pourtant, en ce qui concerne Carmilla, cette première impression, que je qualifiai dans mon extase de "fraîche", "merveilleuse", "tendre", "agréable", me parut bien amère lorsque je découvris la sombre vérité, le mystère aigre qui se cachait derrière l'identité céleste de cette femme que j'idôlatrais. Au premier abord, cette nymphette sensuelle et élégante me sembla être une personnalité lumineuse, lisse, délicieusement aimable. Elle correspondait tout à fait à l'idée que je me faisais de la femme parfaite en ce monde triste et morne. Elle brillait, son aura pleine de chaleur jaillissait de chaque parcelle de son corps avec une force qui me dépassait complètement. Souvent, je voyais un sourire comblé illuminer son magnifique visage. Elle était de ce genre de femmes qui pouvait te faire face avec dignité, et te sourire le plus franchement du monde. Son innocence fraîche, sa ravissante candeur me séduirent immédiatement. Elle semblait ignorer sincèrement les pratiques perverses, les maux de la société, aucune pensée impie ne venait jamais effleurer son esprit délicat et pur. Cette nymphe descendue des cieux se laissait vivre, débordante de joie et d'une bonne humeur rayonnante, et par-dessus tout, elle me rendait irrémédiablement heureux, et ce bonheur devenait nécessaire à ma survie sur cette terre. Il lui arrivait de parler des heures, frémissante, fièvreuse, frénétique, s'emportant souvent avec une ardeur toujours nouvelle, et je l'écoutais sans ciller, bouleversé par son éloquence, vaincu par sa répartie, ému et charmé par son ingénuité de jeune fille. Dotée d'une sensibilité à fleur de peau, elle s'avouait vaincu face à ses sentiments, s'abandonnait toute entière à ses émotions. Franche, peut-être même trop, elle ne jouait ni ne trichait jamais ; elle disait la vérité crue, sans aucune fioriture, sans enjoliver quoi que fût. Ces paroles me semblaient toutes plus justes les unes que les autres, et la plupart du temps, je courbais l'échine devant sa puissance d'esprit que je me contentais d'admirer en silence. Vive, fraîche, intelligente, elle m'apparut comme modelée à partir de mes rêves, comme si je l'avais moi-même imaginée ; elle était en quelque sorte ma création, puisqu'elle était celle que j'avais toujours désirée et attendue sans pouvoir me l'avouer.

    Pourtant, la douceur et la tendresse de son caractère venaient compenser la dureté de son raisonnement, son emportement et son imposante force. Généreuse et désintéressée, elle donnait tout ce qu'il lui était possible de donner, sans pour autant s'attendre à recevoir quelque chose en retour. Elle s'inquiètait toujours de mon état, de mon humeur, et, lors de mes mauvais jours, elle venait me rassurer avec quelques mots gracieux, me prenait par les épaules en me promettant qu'elle serait toujours là pour moi, me serrait contre son corps tiède. J'étais attendri par sa bienveillance et ses égards. J'avais l'impression que toute la bonté du monde s'était réunie en un seul être. Et plus le temps passait, plus elle me fascinait, m'envoûtait, m'hypnotisait même. Elle ravivait les flammes de ma passion, je l'aimais bien plus que je n'osais me l'avouer. Au fond, dès le départ, elle possédait une emprise sur moi que je refusais de voir. Elle avait entravé mon coeur avec une facilité incroyable, elle le tenait entre ses doigts graciles, et elle avait la possibilité de me détruire à l'instant même où elle le désirait. Je n'étais plus qu'un pantin dont elle tirait les ficelles, son jouet, sa possession. Je me laissais berner par son image, je me berçais d'illusions. En réalité, j'ignorais tout d'elle, bien que je croyais tout savoir sur le bout des doigts. Je découvrais petit à petit son vrai visage, sa véritable personnalité, et ce que je voyais ne plaisait guère.

    Je dus me rendre à l'évidence : Carmilla me manipulait. Elle s'était créée un personnage pour me prendre au piège, elle m'avait toujours caché qui elle était réellement. Sa gentillesse, sa naïveté n'étaient qu'une façade sous laquelle elle se cachait tranquillement, patiemment, tout en attendant le moment fatidique où elle pourrait me porter le coup fatal. La double personnalité de l'être aimé me parut alors limpide. Comment avais-je seulement pu m'en rendre compte maintenant, après tout ce temps passé à ses côtés ? Il fallait le reconnaître, Carmilla savait fort bien jouer la comédie. Sous la lumière de son aura se cachait une obscurité moite. Elle était cruelle, calculatrice, opportuniste : elle ne cherchait qu'à faire le mal autour d'elle, détruire ce qu'elle créait, assouvir un désir sadique qui la hantait et la tourmentait. Intelligente, avisée, audacieuse, certes, mais sa cruauté était sans borne. Son âme noire au possible n'avait plus rien d'une âme humaine, son coeur s'était fâné, sa conscience s'en était allée. L'unique chose qui lui importait encore était de se nourrir des désirs de ses victimes afin de perdurer. Cependant, Carmilla était elle-même une victime. Je cherchais sans succès une explication à son infâmie, à son comportement odieux, mais rien ne me vint. Quelles pouvaient bien être les horreurs qu'elle avait vues et vécues pour se voir privée de tout état d'âme ? Je n'osais m'imaginer combien elle avait dû souffrir par le passé, et j'en venais à la plaindre. J'en venais à plaindre mon bourreau. Je m'expliquais enfin ses regards parfois voilés de mélancolie et noyés de désespoir qu'elle m'adressait, les seuls regards sincères qu'elle m'ait jamais adressés, d'ailleurs. Elle errait inexorablement dans le long et infini labyrinthe de la vie, seule, rongée de douleur, en prise avec ses ressentiments. Son humanité était refoulée quelque part en elle. Quelque part dans cette personnalité annexe qu'elle s'était créée. Oui, c'était forcément cela ; cette femme abritait en réalité deux personnes : Carmilla, la femme, l'humaine, et Ripgall, le démon flamboyant. Et moi, je n'avais d'autre choix que d'observer avec stupeur le triomphe jouissif du démon sur la femme.

    Mais cela, je le compris bien trop tard. Je ne le comprenais qu'à cet instant où elle avait appuyé son corps nu contre le mien, où je voyais des flammes briller dans ses grands yeux d'ambre, les flammes de l'Enfer, sans doute, et où ses lèvres rouge carmin s'étaient étirées en un sourire méphistophélique. Elle était plus belle que jamais. Et, je me sentais fondre dans un brasier tourbillonnant, tandis qu'elle me fixait, tel un prédateur. J'allais mourir assassiné par l'objet de mon désir. Quelle triste ironie. »


~ Compagnons d'infortune :

  • Armes : La principale arme de Carmila est sa maîtrise surprenante de la magie du feu. Particulièrement habile, précise, et puissante, elle a vu ses capacités atteindre leur apogée durant toutes ses années d'errance mises à profit afin de peaufiner la pratique de sa magie. D'autre part, elle utilise également des dagues à lignes brisées qu'elle camoufle dans les longues manches de ses vêtements.
  • Familier : Pour dire vrai, elle n'a de réelle compagne que la solitude. Cependant, elle a recueilli un couple de corbeaux, qu'elle a nommés Cratos (la Puissance) et Bia (la Force). C'est sans doute sur ces deux oiseaux du malheur qu'elle déverse le peu d'affection qu'il lui reste à offrir.

~ Vous :

  • Comment avez-vous connu le forum ? J'en suis la co-fondatrice.
  • Comment trouvez-vous le principe ? Rien à redire :)
  • Avez-vous des questions ou des commentaires ? Hé non ...
Revenir en haut Aller en bas
Carmilla van Halen
Admin
Carmilla van Halen


Messages : 14
Date d'inscription : 10/10/2009

Carmilla van Halen ~ [En cours] Empty
MessageSujet: Re: Carmilla van Halen ~ [En cours]   Carmilla van Halen ~ [En cours] Icon_minitimeJeu 6 Mai - 18:24

~ Chemin parcouru :

  • Histoire :

~ Fragment 1 ~
« Naissance, enfance, bonheur flétri. »

    Le jour ne pouvait s'annoncer plus beau qu'il ne l'était. Le ciel, profondément dégagé, s'était orné d'une somptueuse teinte bleu azur, et en son centre parfait, le soleil irradiait de mille rayons dorés, faisant reluire l'herbe verdoyante de la campagne alentour, aveuglant sans la moindre pitié les nuages d'une blancheur immaculée. Une douce brise de printemps soufflait sur la ville, et amenait avec elle des relents parfumés de fleurs et de fraîche verdure. Non loin de là, longeant tendrement la côté hérissée de falaises, l'onde lisse et miroitante laissait échapper le chant étouffé des vagues à l'abandon, une mélodie rauque délicieusement douce qui s'alliait tout naturellement avec le sifflement plus aigu du vent qui tourbillonnait. Les feuilles des arbres touffus remuaient et s'emmêlaient voluptueusement ; on entendait à chaque ruelle le son des sabots des chevaux contre la terre fraîchement battue. En cette matinée idyllique, la ville s'éveillait et s'animait lentement. Déjà, le marché se bondait de petites gens bruyantes qui se bousculaient sans violence, et les éclats de voix fusaient alors de toute part, laissant parfois place à des rires ostentatoires. Les autres, ceux que l'on appelait familièrement les "Nobles" et qui refusaient en général de se mêler à la populace vulgaire, s'étaient réunis à la sortie du village, dans un grand château de pierre vétuste orné de tourelles et de gravures à tout va. Ce château n'appartenait à d'autre qu'à la famille la plus aisée du village, l'une de celles qui ne s'aventurent à l'extérieur dans l'unique but de participer à des dîners mondains : la famille van Halen. Pourtant, malgré la noblesse excessive et la hautainerie qu'ils semblaient dévoiler chaque jour un peu plus, Mr. et Mrs. van Halen formaient un couple assorti, épanoui, et aimable, et ne se refusaient jamais à rendre service à qui était dans le besoin ou dans la précarité. Personne n'émettait le moindre doute sur la bonté dont ils savaient faire preuve, et c'était pour cette raison que Mr. et Mrs. van Halen demeuraient profondément aimés de tous. Ce jour-là, tous avaient pris la route vers le château des van Halen, et ce pour une raison terriblement simple : Mrs. van Halen s'apprêtait à donner naissance à leur premier et unique enfant. Les émois que la nouvelle provoqua alors n'épargnèrent personne, chacun s'y rendait enveloppé dans une nervosité intenable et moite. Et, tandis que l'on se réunissait au chevet de la belle, celle-ci pressait d'ores et déjà contre son sein un nourrisson à la peau rose et aux grands yeux d'un bleu très pur. On apprit à la foule en effervescence que cet être chétif, dont le crâne était couvert d'un fin duvet d'une blondeur presque irréelle, n'était autre qu'une petite fille, destinée à devenir plus tard une somptueuse demoiselle. Et, alors que les costumes noirs demeuraient accrochés aux lèvres de Mrs. van Halen, retenant leur souffle, celle-ci se plut à prononcer les mots tant attendus, d'une voix brisée par la fatigue et la douleur :

    « Carmilla. Je l'appelerai Carmilla. »

    ~

    On ne pouvait le nier, Mr. et Mrs. van Halen étaient deux personnes absolument magnifiques. Lui avait une mâchoire carrée, représentative d'une obscure force, ainsi qu'une carrure au combien imposante. Il mesurait aux alentours des un mètre quatre-vingts dix, et ce corps plein de vigueur, moulé à la perfection, inspirait certes le respect le plus profond, mais également la crainte. En effet, il émanait de lui une aura écrasante ainsi qu'un charisme fou. Les traits de son visage étaient graves, tristes ; deux grands sourcils broussailleux ombraient ses pupilles bleutées, tandis qu'une petite cicatrice en forme d'éclair lui barrait méchamment l'oeil droit. Quelques mèches de sa crinière d'un brun chaud et luisant avaient tendance à lui mordre le front et les tempes, et, alliées à sa barbe hirsute et déstructurée, lui conféraient un air délicieusement négligé. Il était rare de le voir esquisser ne serait-ce que l'ébauche d'un sourire, mais lorsque cela arrivait, il le faisait le plus sincèrement du monde, maladroitement, mais de manière touchante, engoncé dans un costume trois-pièces couvert çà et là de petits détails rutilants. Mrs. van Halen, quant à elle, avait toute la beauté candide et lumineuse que l'on attribuait aux divinités grecques. Sa longue et oppulente chevelure d'un blond nacré faisait subtilement ressortir l'émeraude clair de ses yeux, et ses lèvres délicates, semblables à deux pétales de rose, étaient en permanence étirées en un doux sourire. Contrairement à son époux, elle n'en imposait guère. Sa petitesse et sa frêle constitution créaient un contraste saisissant avec la silhouette toute en muscles de Mr. van Halen. L'air constamment serein, elle débordait d'une grâce bouleversante, et le moindre de ses gestes semblait calculé, flottant, aérien. A chaque pas qu'elle daignait faire, sa robe vaporeuse dansait frénétiquement le long de ses jambes fuselées. Elle ressemblait à une danseuse, une danseuse à la peau translucide tant elle était pâle, du moins, elle en avait la beauté et la prestence.

    Quoi d'étonnant, donc, que le fruit de leur union fut un être tellement beau, tellement aimable que cela en était inconvenant ? La petite Carmilla avait joyeusement hérité de la beauté alliée de sa mère et de son père, arborant de longues boucles d'un blond très pur, qui contrastaient avec le bleu sombre de ses pupilles et les traits lourds et tragiques de son visage angélique, à la peau d'une pâleur transparente. Et au-delà de son apparence plaisante au possible, la personnalité de la jeune enfant irradiait comme mille feux ardents. Enjouée, foncièrement curieuse du monde qui l'entourait et n'ayant guère la langue dans sa poche, l'enfant van Halen vagabondait sans relâche aux alentours du domaine familial, faisant de jour en jour de nouvelles découvertes au combien fascinantes, généralement au grand dam de ses parents trop inquiets, trop protecteurs. Développant un comportement rebelle certain, elle trouvait le moyen de détourner l'attention de ses précepteurs d'une manière toujours plus ingénieuse, et prenait un malin plaisir à les faire tourner en bourrique, et ce dans l'unique but de continuer ses errances dans la nature. Car si la petite Carmilla n'avait rien contre l'éducation, appréciait même l'apprentissage, elle préférait nettement apprendre par elle-même, à l'air libre. Fascinée par la beauté du monde extérieur, elle parcourait les forêts, s'asseyait sur la falaise à quelques pas de son village, admirant la mer se déchaîner et s'abattre avec violence contre les roches vétustes. Elle coulait donc une existence paisible, agréable comme elle l'avait espérée, ne connaissait aucun problème au quotidien. Il était juste de constater qu'elle menait la belle vie, ne se privant rien des plaisirs si doux de l'existence, allant et venant selon son seul vouloir. Par ailleurs, elle ne perdait jamais une occasion de s'enrichir l'esprit, déjà bien dégourdie pour son très jeune âge ; c'est ainsi qu'elle passait de longues heures affalée au beau milieu d'un champ d'herbe drue, caressée par les rayons du soleil, plongée passionnément dans un livre dont chacune des pages lues avidement lui apparaissait comme un trésor inestimable. A ce moment-là, inconsciente du malheur ou de la souffrance, elle cherchait un mot à coller sur cette vie somptueuse qu'elle se plaisait à mener. «Bonheur» fut le seul mot approprié qui lui vint à l'esprit. Le bonheur, c'était le nom de ce qu'elle vivait. Entre la nature, l'éducation, et l'amour excessif de ses parents, qui passaient beaucoup de temps à ses côtés, lui lisant des contes de fées à foisons, lui offrant toute sorte de cadeaux merveilleux, la cajolant et la caressant à envie, elle n'avait à se plaindre de rien. Carmilla van Halen était alors âgée de huit ans, et elle ne connaissait rien des horreurs que présageaient son avenir. Son insouciance demeurait, dès lors, sa plus belle vertu.

    ~

    Le malheur s'abattit sur la famille van Halen au cours d'un rude hiver, plus glacial qu'à l'accoutumé. Une épidémie de tuberculose s'était propagée au sein de leur village, emportant de nombreuses vies sans qu'elles n'aient rien demandé. Ce fut une véritable hécatombe, et les van Halen durent dire adieu à quelques-uns de leurs proches amis, des amis qu'ils portaient dans leur coeur depuis déjà de longues années de vie. Mais, en contre partie, ceux-ci se réjouissaient de vivre légèrement en retraite du village à proprement parler, espérant un peu vainement que l'épidémie passe outre leur demeure. Ce qui pouvait alors passer pour de l'égoïsme n'en était guère. Les uns comme les autres se souciaient juste de la santé des membres de leur famille, et Mr. et Mrs. van Halen craignaient en particulier de voir leur unique fille, Carmilla, succomber à la vile maladie. Mais, comme ils s'y étaient attendus, l'épidémie ne les épargna pas, bien au contraire, brisant tous leurs espoirs de bonheur éternel, de joie constante. Ce bonheur perpétuel dans lequel ils avaient vécu durant ces huit dernières années allait s'effondrer avec une telle rapidité, engendrant derrière lui un malheur certain, des tristesses, une douleur, qui elle, aspirait à devenir éternelle.

    La maladie ne s'empara que d'une seule personne, mais cela fut suffisant à détruire le bonheur de la famille van Halen. La victime de la tuberculose ne fut autre que Mrs. van Halen, que la fortune semblait avoir abandonnée. Celle-ci fut placée en quarantaine, cloîtrée dans sa chambre comme dans une cellule de prison, et ne pouvait en sortir, ni se laisser approcher par qui que ce soit. Mr. van Halen, affligé par le sort de sa femme, de l'amour de sa vie, s'enfermait à double tour dans ses appartements pour ne jamais réapparaître, délaissant sa fille Carmilla en proie à l'incompréhension et à l'agitation collective. Celle-ci avait conscience du malheur qui avait frappé sa mère, et ne pas être autorisée à la voir, à lui fournir un soutien moral durant cette épreuve, provoquait en elle un profond vide douloureux. Elle avait beau être jeune, elle n'était pas sotte. Elle avait lu de nombreux ouvrages concernant la mort, elle savait ce que c'était, et sa mère semblait s'approcher du tombeau de jour en jour. Souvent, elle restait la journée entière debout devant la fenêtre de la chambre de la tuberculée, l'observant se détruire petit à petit, mourir chaque jour un peu plus. Sa longue chevelure tissée d'or semblait perdre de son éclat, son teint déjà fort pâle virait au blanc livide, légèrement grisâtre à la lumière. Elle perdait de sa consistance, maigrissait jusqu'à être incapable du moindre mouvement, laissant apparaître ses os minces sous la fine couche de peau transparente qu'il lui restait. Elle toussait continuellement, crachait parfois un liquide rouge carmin et visqueux que Carmilla identifia comme étant du sang. Décidément, l'enfant voyait sa génitrice disparaître, se consumer dans les feux de l'Enfer. En quelques mois seulement, elle avait tant faibli qu'elle en était devenue méconnaissable, elle avait perdu au moins une dizaine de kilogrammes. Ses poumons malades ne lui permettaient plus de subsister. Après deux mois de souffrances perpétuelles, Mrs. van Halen s'éteignit paisiblement lors d'une nuit de printemps, comme si elle avait attendu la belle saison pour voir une dernière fois les fleurs éclore. Carmilla se souvient parfaitement du regard que sa mère lui avait lancé avant de pousser son dernier soupir. Un regard plein d'espoir, un regard qui disait clairement : « Vis ! Sois heureuse ! » L'enfant sentit de lourdes larmes de douleur glisser le long de ses joues roses. Finalement, le bonheur s'était flétri, la joie avait fâné. Cela faisait deux mois que sa mère souffrait, deux mois qu'elle n'avait plus vu son père. Il avait fallu deux mois à leur bonheur pour disparaître complètement, pour se laisser évincer par le malheur. Quelle triste fatalité ...
Revenir en haut Aller en bas
 
Carmilla van Halen ~ [En cours]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Finn Grinhell, la naine féroce aux cheveux bleus. [en cours]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
The Legend of Fënhryr :: Forum :: ¤Présentations¤-
Sauter vers: